Le Programme Régional


Depuis le début des activités du CBNC, un certain nombre d’actions ont été mises en place par rapport au fléau que constituent les invasives pour la biodiversité.


1. Etat des lieux et programme de veille

En Corse, une première phase de travail a été consacrée à l’acquisition de connaissances basée sur la démarche engagée en Languedoc Roussillon et PACA. Ce premier travail a permis de réaliser une première liste de plantes invasives dans ces régions et présentes en Corse.

Cette liste est évidemment régulièrement mise à jour, notamment avec les observations de terrain et des publications telles que « Plantes invasives en France » de Serge Muller ou encore les listes publiées par l’Organisation Européenne et Méditerranéenne pour la Protection des Plantes (EPPO), dans lesquelles on peut trouver toutes les espèces qui posent problème dans des pays à climat similaire à celui de la Corse.

2. Préconisation technique pour certaines espèces.

Il s’agit pour l’instant de répondre au cas par cas aux gestionnaires d’espace naturel. Les espèces concernées sont principalement les griffes de sorcières, (Carpobrotus sp.), l’herbe de la Pampa (Cortaderia selloana), les figuiers de barbarie (Opuntia sp.) le Séneçon du Cap (Senecio inaequidens) (fiche AME*), l’ailante (Ailanthus altissima) et la Jussie (Ludwigia peploides) (fiche AME*)

3. Organisation de journées d’arrachage.

Des journées d’arrachage sont organisées chaque année pour le Séneçon du Cap (fiche AME*) et pour la Jussie (fiche AME*). Ces plantes ont en effet été identifiées comme très envahissantes en France continentale. Elles ont été récemment découvertes en Corse et elles restent pour l’instant très localisées, il est donc possible de pouvoir les contrôler à ces endroits et pourquoi pas de les éradiquer totalement.

La Jussie (fiche AME*) se trouve à Figari en plusieurs stations le long d’un ruisseau. Depuis 2007, près d’une dizaine de journées d’arrachage ont été organisées en mobilisant à chaque fois des organismes comme le lycée agricole de Sartène, le Parc Marin International des Bouches de Bonifacio, l’Université de Corse, le Parc Naturel Régional de Corse...

Le Séneçon du Cap (fiche AME*) se trouve dans deux localités en Corse, découvertes récemment : Calvi et Arro, chaque année nous organisons des campagnes d’arrachage qui ont permis de stabiliser les populations.

Arrachage de la jussie à Figari
Arrachage du séneçon du Cap à Arro
Arrachage de la jussie à Figari
Arrachage du séneçon du Cap à Arro

4. Charte de non commercialisation d’espèces invasives

Certaines espèces invasives ou potentiellement invasives sont vendues dans le commerce. Une charte à destination des professionnels pépiniéristes mais aussi des collectivités locales a été réalisée, qui a pour but de les informer sur le problème que peuvent poser ces plantes. Elle contient également des listes d’espèces qu’il serait souhaitable de ne plus commercialiser ainsi que des propositions de plantes de substitution.

5. Mesures agri-environnementales

Depuis 2007, le CBNC participe activement au Programme de Développement Rural de la Corse, il a notamment contribué à la rédaction des différentes mesures agri environnementales pour la partie biodiversité.

Les agriculteurs peuvent être subventionnés s’ils ont des plantes invasives sur leur terre et s’ils acceptent de s’en débarrasser en suivant les préconisations techniques du CBNC. Ce programme permet d’élargir le réseau d’observateurs et d’être plus efficace sur le terrain pour lutter contre ce fléau.

6. Actions de communication

Formation des gardes verts à Sartène
Formation des gardes verts à Sartène

La notion d’espèce invasive est encore trop peu connue pour le moment en Corse. Beaucoup de ces plantes sont appréciées par la population parce qu’elles sont belles ou parce qu’elles sont là depuis longtemps, on pense à tort qu’elles font bien partie de notre patrimoine et qu’elles ne sont pas nocives.

Il est donc important de faire un effort de communication autour de ce thème pour sensibiliser un maximum de personnes.

Le CB œuvre dans ce sens depuis le début de ses activités. Il est de plus assez simple de communiquer sur ce genre de plantes puisque la plupart du temps, les gens les connaissent bien.

Plusieurs interventions ont déjà eu lieu dans les écoles, des articles de presse sont parus, une émission télévisée a même été déjà consacrée au sujet, des supports sont également disponibles pour le grand public tels que des plaquettes d’information ou bien évidemment le site internet !

Le CBNC est aussi intervenu dans des formations auprès de professionnels comme depuis 2008 les agents de terrain du Conseil Général de la Corse du Sud.

Le Conservatoire a également participé à un colloque à Sassari en mai 2009 : « Espèces exotiques envahissantes dans le système cyrno-sarde », plusieurs posters y ont été présentés :

« L’ailante, une espèce invasive en Corse » ,ici

« Appropriation de la notion d’espèce invasive par la population locale – Importance de la communication » , ici

« Essai de classement des espèces invasives ou potentiellement invasives en Corse d’après leur fréquence d’observation » , ici



*AME : Agence Méditerranéenne de l'Environnement

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